L’impact de l’annonce sur la taxonomie européenne dépasse largement nos frontières

Comme attendu, l’impact de l’annonce de la classification du nucléaire en tant qu’énergie durable dans la Taxonomie des investissements de l’Union européenne dépasse largement ses frontières.

Ce journal de Corée du Sud décrit l’amorce d’un effet domino :

« A l’ère de la neutralité carbone, les grands pays du monde accélèrent leur retour au nucléaire. En effet, les centrales nucléaires ont des émissions de carbone proches de zéro et peuvent compenser la nature intermittente de la production d’énergie renouvelable. Le fait que l’offre et la demande de gaz naturel aient été perturbées en raison de l’instabilité de la situation internationale autour de l’Ukraine alimente également le mouvement de retour au nucléaire. En plus de l’UE, l’administration Biden a spécifié l’énergie nucléaire comme énergie à émission zéro dans le décret exécutif pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2050, et la Chine a également annoncé qu’elle construirait 150 centrales nucléaires d’ici 2035, pour atteindre la neutralité carbone. »

Ces dernières années (mais des élections approchent) la politique du gouvernement coréen a été celle d’une élimination progressive de l’énergie nucléaire, pourtant :

« Auparavant, le gouvernement coréen avait exclu l’énergie nucléaire, et inclus conditionnellement la production d’électricité au gaz naturel liquéfié (GNL) dans les directives du système de classification verte coréen (taxonomie coréenne) le 30 décembre dernier. Au moment de l’annonce du nouvel acte délégué par la commissaire européenne McGuinness, le ministère de l’Environnement a déclaré : « Compte tenu des tendances internationales et des conditions nationales, la production d’énergie nucléaire peut être incluse. » « 

La suite du processus d’adoption de l’acte délégué complémentaire est manifestement scruté par les autorités coréennes :

« Un responsable du ministère de l’Environnement : « Il est prévu qu’il faudra environ quatre mois avant que le Parlement européen l’approuve. Pour que l’approbation soit rejetée, 20 des 27 États membres de l’UE doivent s’y opposer ou au moins 353 parlementaires, sans amendement possible. » L’agence de presse allemande dpa a prédit que malgré l’opposition de certains États membres la taxonomie sera mise en œuvre telle quelle, le seuil de refus étant très élevé. »