La Corée du Sud veut réhabiliter son industrie nucléaire pour l’avenir

Le président sud-coréen Moon a souligné l’importance de l’énergie nucléaire comme « principale source d’électricité » le 25 février, laissant l’industrie perplexe devant ce revirement.

« Le nucléaire devrait être pleinement utilisé comme principale source d’électricité au cours des 60 prochaines années » a-t-il déclaré lors d’une réunion sur l’approvisionnement énergétique mondial, alors que les prix mondiaux s’envolent du fait de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

Il s’agirait d’une volte-face complète pour la politique de transition énergétique du pays. En effet le 19 juin 2017, trois mois après le début de son mandat, le président Moon proclamait qu’il éliminerait progressivement l’énergie nucléaire.

Le président coréen a également ordonné que deux réacteurs nucléaires Shin-Hanul à Uljin dans le nord du Gyeongsang, dont le gouvernement a précédemment reporté la mise en service, soient opérationnels dès que possible.

« Le président Moon ne fait qu’esquiver le blâme sans apporter de réels changements avant l’élection présidentielle » déclare Joo Han-gyu, professeur de génie nucléaire à l’Université nationale de Séoul. Exhorter à accélérer les projets n’a pas de sens alors que les réacteurs doivent entrer en service dans deux ou trois ans du fait des reports politiques et que la crise est là, fait valoir Joo.

« Ce qui est fait est fait – des entreprises ont fermé leurs portes et des personnes ont perdu leur emploi en raison de la suspension des projets de construction de centrales nucléaires. »

Si le gouvernement coréen donne suite à son plan de ne pas prolonger la durée de vie des réacteurs existants, 10 centrales nucléaires seront fermées d’ici 2030. Dans ce scénario, l’énergie nucléaire ne pourra de fait pas être « utilisée comme source principale d’électricité pendant les 60 prochaines années. »

Toute ressemblance avec une situation de contradiction familière serait purement fortuite.

Aujourd’hui en Corée, les principaux candidats à l’élection présidentielle se présentent comme soutenant l’énergie nucléaire.