Californie : le gouverneur Newsom ouvre la porte à la prolongation de Diablo Canyon
Cette centrale posée face à l’océan Pacifique est devenue un des symboles de la lutte contre le réchauffement climatique par la résistance aux fermetures prématurées de réacteurs nucléaires. Un symbole de l’espoir en l’avenir.
Et pour la première fois, le gouverneur de Californie Gavin Newsom ouvre la porte à la possible prolongation de Diablo Canyon au-delà de 2025, sur fond de mesures de soutien annoncées par l’administration Biden pour maintenir les centrales nucléaires américaines historiques, sans lesquelles les objectifs climatiques du pays apparaissent hors de portée.
Diablo Canyon fournit de l’électricité bas-carbone à 3 millions de personnes, et la composition du mix électrique californien implique qu’à sa fermeture la dernière centrale nucléaire du Golden State serait essentiellement remplacée par du gaz. Engendrant alors 7 millions de tonnes d’émissions de CO2 supplémentaires par an:
Après six ans de lutte de ses défenseurs, il aura fallu que la Californie connaisse des délestages tournants à répétition, et surtout la crise énergétique en cours, pour amplifier le revirement de l’opinion publique engagé.
« Un récent sondage UC Berkeley coparrainé par le Times révèle que 44% des électeurs californiens soutiennent la construction de nouveaux réacteurs nucléaires dans le Golden State, avec 37% opposés et 19% indécis – un changement significatif par rapport aux années 1980 et 1990. »
« Le sondage indique également que 39% s’opposent à la fermeture de Diablo Canyon, 33% soutenant sa fermeture et 28% incertains. »
Le chemin est encore long jusqu’à sa prolongation effective, mais ce tournant montre que la mobilisation compte, que la lutte contre le commerce de la peur, pour la diffusion des connaissances auprès du public compte, et que les réacteurs encore menacés de fermeture, notamment en Europe, peuvent être sauvés pour peu que l’on parvienne à faire connaître les enjeux qui y sont associés.