Vérifions : « les logements chauffés à l’électricité sont des passoires thermiques »

Accueil     Transition écologique     Vérifions : « les logements chauffés à l’électricité sont des passoires thermiques »
Publié le 05/04/2022

En attendant la publication imminente du troisième volet du 6ème rapport d’évaluation du GIEC, celui du groupe de travail 3 faisant l’inventaire des solutions et des scénarios d’atténuation du réchauffement climatique étudiés dans la littérature scientifique récente, et où il sera beaucoup question d’électrification, revenons sur une idée reçue très présente en France : « les logements chauffés à l’électricité sont des passoires thermiques ».

C’est factuellement faux.

L’état d’isolation des logements, qui peut être appréhendé par la consommation d’énergie finale à l’intérieur de ces logements ramenée à leur surface (kWh/m2), n’est pas la même chose que l’efficacité thermodynamique de la source qui produit ces kWh utilisables à partir d’énergie primaire (le fait qu’une centrale nucléaire ne convertit qu’un tiers de la chaleur produite par la fission des noyaux d’uranium en électricité – lois de la thermodynamique obligent – ne dit rien de l’isolation des logements qu’elle alimente).

Lorsque l’on regarde la mesure qui est pertinente pour comparer l’isolation des logements, à savoir la consommation en énergie finale, les logements chauffés à l’électricité apparaissent en réalité mieux isolés que les habitations chauffées aux énergies fossiles.

« Le mix énergétique des logements très énergivores comporte une part beaucoup moins importante de logements chauffés à l’électricité lorsque l’on raisonne en énergie finale : la part de logements chauffés à l’électricité passe de 54% à 5%, alors que celle de logements chauffés au gaz passe de 16 à 45%. »

« Deux facteurs peuvent contribuer à ce résultat. D’une part, le rendement des chaudières utilisant des combustibles tels que le gaz, le fioul ou le bois est généralement inférieur à celui des systèmes de chauffages électriques. D’autre part, d’autres énergies de chauffage que l’électricité sont généralement privilégiés dans les logements où les besoins de chauffage sont les plus importants (en raison par exemple de leur localisation dans une zone particulièrement froide ou d’une mauvaise isolation). »

Source : Observatoire National de la Rénovation Energétique ONRE, rapport 2020 sur le parc de logements par classe de consommation énergétique (page 12)

Partager