Un programme de nouveaux réacteurs nucléaires la hauteur des enjeux du siècle

Les perspectives industrielles à l’horizon 2040 ne sont pas figées, sous réserve de visibilité et de stabilité politique pour la filière nucléaire. Le rythme de construction de nouveaux réacteurs post-2040 sera aussi fortement dépendant de cette visibilité.

Les Voix ont conscience que la filière française ne dispose pas aujourd’hui des conditions, capacités industrielles et effectifs pour assurer à court terme une cadence rapide sur le renouvellement du parc nucléaire, a fortiori sur son extension. Il est admis par l’ensemble des parties prenantes qu’elle aura besoin d’entre 10 et 15 ans pour reconstruire et renforcer son tissu industriel, recruter de nouveaux salariés et former les compétences nécessaires à une construction en série de nouveaux réacteurs.

➡️ L’amorce du renouvellement du parc par 3 paires d’EPR2 est en cela essentielle : première paire de 2026 à 2035, deuxième de 2030 à 2038, et troisième de 2033 à 2041.

➡️➡️ A condition que la filière continue de bénéficier de la visibilité de long terme nécessaire, les constructions pourront s’enchaîner à un rythme de deux tranches par an à partir de 2035, pour des mises en service au même rythme à partir de 2041.

Sous ces conditions, c’est un maximum de 22 nouveaux EPR qui pourront être en service en 2050, permettant de porter la capacité totale du parc nucléaire français à 90 GW.

🪸 Afin de diversifier la production nucléaire, et préparer l’arrivée d’une filière de réacteurs de 4ème génération GenIV qui permettra de fermer le cycle du combustible, un développement d’autres types de réacteurs est prévu en parallèle, potentiellement sous forme de petits réacteurs modulaires (SMR). 3 à 4 GW de ces réacteurs pourraient être en service d’ici 2050.

🧰 Après 2050, les choix sont libres et l’horizon trop lointain pour des projections précises. Un basculement vers une ou plusieurs nouvelles filières de réacteurs sera sans doute à privilégier. Ces filières se partageront probablement entre :
📍 Sodium RNRNa, dont la technologie est déjà bien maîtrisée,
📍 Sels fondus MSR, techniquement plus complexes, mais offrant davantage de perspectives à très long terme,
📍 Hautes températures HTR, offrant de meilleurs rendements et des applications directes.

Comme pour la prolongation des tranches du parc historique, cette volonté de permettre au nucléaire de jouer pleinement son rôle dans la transition énergétique par l’électrification des usages, pour atteindre un système énergétique neutre en carbone et durable, nécessitera la révision de la LTECV de 2015 qui plafonne toujours la capacité installée du parc français à 63,2 GW.