La réduction de la capacité nucléaire dans l’UE doit entraîner le passage aux combustibles fossiles

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Publié le 06/07/2022

« Dans un mix électrique de l’UE encore à 40% fossile, cette réduction de la voilure nucléaire ne peut donc se faire sans profiter aux hydrocarbures et, en majorité, au charbon et au gaz »

Tristan Kamin, administrateur des Voix, dans La Tribune

« Or en Allemagne, en France, en Suède mais aussi en Belgique ou en Espagne, aucune des fermetures récentes ou annoncées n’est justifiée par des raisons de sûreté : ce sont les fruits de décisions politiques ou économiques. »

« 1.000 MW de nucléaire sauvegardé (soit environ un réacteur), ce sont donc potentiellement, chaque année, 6 à 8 TWh d’électricité au gaz d’économisés, soit 1.000 à 1.800 millions de mètres cubes de gaz à ne plus importer : 2% à 3% de la capacité du gazoduc Nord Stream effacés. »

« les trois derniers réacteurs allemands, dont la fermeture est annoncée pour la fin 2022, sont parmi les plus performants au monde, âgés de moins de 35 ans donc riches d’un large potentiel de production et délivrant, à eux trois, 32 TWh d’électricité bas carbone chaque année »

« C’est bien l’ampleur du dilemme qui pourrait se poser à l’Allemagne : augmenter de 10% les importations allemandes de gaz russe, 6,5 milliards de mètres cubes pour 10 milliards d’euros au bénéfice de la conquête de l’est de l’Ukraine, ou continuer à consommer 10% de la production canadienne d’uranium, 650 tonnes pour 100 millions d’euros au bénéfice de l’économie canadienne. »

« Posons la question collectivement à l’État fédéral allemand : quel problème la fermeture de ces trois réacteurs prétend résoudre, et quel poids cela représente devant les problèmes posés en contrepartie ? »

« en France, plusieurs réacteurs nucléaires sont aujourd’hui arrêtés au titre du principe de précaution. Il serait pertinent de se demander si ce principe doit être appliqué à n’importe quel prix, ou si des arbitrages sont à mener au regard des besoins en gaz qu’il induit ou induira l’hiver prochain, avec cette fois plus de 10 GW de capacité électronucléaire en jeu. »

« Plus largement, il s’impose de regarder l’ensemble du panel de solutions qui permettraient de débrancher l’Europe de Vladimir Poutine, de fermer les vannes de liquidités qui s’échangent contre des hydrocarbures et le sang des ukrainiens. Ces moyens d’action ne pourront peut-être pas tous être mis en œuvre, mais chacun devrait être constaté, analysé, évalué, débattu. »

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