La publication du dernier volet du 6ème rapport du GIEC

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Publié le 06/04/2022

Le volet du groupe de travail 3 du 6ème rapport du GIEC, faisant une revue des solutions d’atténuation du réchauffement climatique, a été publié

Les émissions de gaz à effet de serre et le réchauffement climatique qu’elles induisent n’ont jamais été aussi importants qu’au cours des dix dernières années. Le monde n’est pas sur la trajectoire d’une limitation à +1.5°C d’ici la fin du siècle, ni même à +2°C. Mais des solutions existent.

L’énergie nucléaire fait toujours partie de ces solutions inventoriées par le GIEC, même en intégrant efficacité et sobriété. Mais contrairement à nombre d’outils d’atténuation, les portes réglementaires, budgétaires, industrielles lui ont surtout été fermées ces dernières décennies.

Etant donnée son inertie de déploiement, cela se ressent à l’horizon 2030, où seules les centrales déjà en construction, certains chantiers rapides (5 ans en Chine), et les augmentations de disponibilité et puissance de réacteurs existants ont le potentiel de remplacer plus de combustibles fossiles.

Mais l’histoire ne s’arrête pas en 2030 pour sauver le climat, et c’est au-delà que le nucléaire a le plus de potentiel : x2, jusqu’à x4 d’ici 2050 pour <1.5°C (TS.2).

La figure SPM7 liste les options, leur potentiel de réduction des émissions et les gammes de coûts associés d’ici 2030. Certains y voyant un potentiel modeste du nucléaire, des remarques s’imposent :

– Les coûts sont évalués en LCOE. Ils ne comprennent pas les coûts très importants d’intégration réseau, interconnexions, stockage, effacement associés aux renouvelables,

– ces évaluations sont très fortement dépendantes du pays et du contexte,

– l’horizon 2030 considéré est très défavorable au nucléaire, en rythme de déploiement et coûts récents constatés (prototypes, marche forcée d’upgrade sûreté), alors que les effets de série produiront leurs effets positifs au-delà,

– il s’agit d’une vision globale, où à court terme pour beaucoup de pays très dépendants du charbon et du pétrole pour leur électricité, le plus facile et rapide est de déployer éolien et solaire pour baisser la charge des centrales fossiles, mais sans les effacer, partie la plus ardue où le nucléaire a prouvé son efficacité,

– ce travail est une synthèse de la littérature récente, dans laquelle l’éolien et le solaire ont la part belle du fait de leur très grande visibilité, et de leurs investissements publics et privés massifs,

– il s’inscrit dans un contexte de métaux, et d’énergies fossiles servant à fabriquer une grande partie de ces équipements, bon marché. Le réajustement en cours mettra du temps à être intégré dans les études,

– le nucléaire est évalué comme l’énergie bas-carbone en base et pilotable à moindre coût, devant hydraulique et géothermie. Caractéristiques d’autant plus précieuses avec la montée des sources intermittentes.

Toutes les énergies bas-carbone auront leur rôle à jouer à l’échelle mondiale, aucune n’étant en mesure d’assurer l’avenir à 100%.

Source: IPCC Report

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