Canicule : explication sur les dérogations et les limites d’échauffement à la sortie des centrales

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Publié le 19/07/2022

Les dérogations accordées à 4 centrales nucléaires (sur 18) pour leurs rejets thermiques, dans le contexte actuel de canicule, suscitent beaucoup de commentaires.

Rappelons, à nouveau, que ces contraintes de températures de rejets et d’échauffement amont-aval (qui concernent toutes les centrales thermiques) visent à protéger les écosystèmes, et impactent essentiellement la production électrique des centrales situées sur des cours d’eau n’étant pas équipées de systèmes aéroréfrigérants permettant de refroidir suffisamment les eaux rejetées, sur quelques heures à quelques jours par an.

Ce qu’en dit l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) :

« Les propositions d’EDF sont acceptables au regard du retour d’expérience de la surveillance de l’environnement spécifiquement réalisée lors d’épisodes caniculaires antérieurs » (en effet le sujet n’est pas nouveau, il est surveillé depuis les années 70, et la prise de décision s’appuie sur l’historique de données collectées)

« Le gestionnaire du réseau de transport d’électricité (RTE) estime que le maintien à une puissance minimale des centrales nucléaires de Blayais, Golfech et Saint-Alban, est indispensable à la sécurité du réseau électrique.

« les valeurs limites fixées par l’ASN pourraient alors ne plus être respectées. En conséquence, EDF a demandé à l’ASN une modification temporaire des prescriptions encadrant les rejets thermiques de ces centrales assortie d’un programme de surveillance renforcée. »

Consulter la source sur le site officiel de l’ASN

Pour savoir de quoi il est question concrètement, voici un récapitulatif des autorisations existantes et des dérogations accordées. Les limites d’échauffement sont maintenues voire renforcées.

L’utilisation de ces dérogations est limitée aux situations où RTE requiert le fonctionnement de l’installation pour assurer la sécurité du réseau électrique ou l’équilibre consommation-production.

Autre mise en perspective : actuellement la France produit une partie de son électricité au gaz, importe une part importante de l’électricité qu’elle consomme, et l’éolien produit très peu sur l’ensemble de l’Europe de l’Ouest.

Même en accentuant les efforts de sobriété, l’alternative à ces dérogations est donc :
– Une mise en danger de la continuité de l’approvisionnement électrique
– Un recours accru aux énergies fossiles (l’électricité importée est principalement produite au gaz et au charbon)

Le réchauffement climatique va accroître la probabilité de ces indisponibilités, mais :
– Ces effets futurs sont modélisés sur la base des scénarios du GIEC.
– A l’horizon 2050 la production perdue reste très faible (de l’ordre de 3% dans les scénarios les plus défavorables).
– Il existe des solutions techniques, et l’emplacement des futurs réacteurs peut être pensé en fonction de cette contrainte.

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